La législation française distingue plusieurs types de licenciement, selon que la rupture repose ou non sur une faute du salarié. Chaque type répond à des règles spécifiques.
Les catégories principales de licenciement
En droit du travail, on distingue deux grandes familles de licenciement : le licenciement pour motif personnel et le licenciement pour motif économique.
Le licenciement pour motif personnel repose sur des éléments propres au salarié, qu’ils soient fautifs (licenciement disciplinaire) ou non fautifs (licenciement non disciplinaire, comme une inaptitude ou une insuffisance professionnelle).
Le licenciement économique, en revanche, est fondé sur des causes extérieures à la personne du salarié, telles que des difficultés économiques, une réorganisation ou une cessation d’activité. Ce dernier obéit à des règles spécifiques, notamment en matière de reclassement et d’ordre des licenciements.

Le licenciement non disciplinaire
Certains événements ou constats peuvent justifier une rupture du contrat de travail sans que le salarié ait commis de faute. Ce type de licenciement est notamment envisagé :
- en cas d’inaptitude physique constatée par le médecin du travail ;
- lors d’absences prolongées ou répétées perturbant le fonctionnement de l’entreprise ;
- en raison d’une insuffisance professionnelle, c’est-à-dire un manque de compétences ou une incapacité à exercer ses missions de manière satisfaisante.
Dans tous les cas, c’est le contenu de la lettre de licenciement qui détermine le caractère disciplinaire ou non de la rupture.
Le licenciement pour faute
Ce licenciement intervient lorsqu’un fait fautif imputable au salarié est reproché. La faute peut être :
- une action interdite, comme un acte de violence, un vol ou un manquement à une consigne ;
- une abstention volontaire, par exemple un refus injustifié d’exécuter une tâche prévue par le contrat.
La faute peut être disciplinaire (violation des règles internes) ou professionnelle (mauvaise exécution du travail). En revanche, certains comportements ne peuvent pas être sanctionnés, comme :
- l’exercice du droit de grève, du droit syndical ou de la liberté d’expression, sauf abus ;
- le refus d’une modification du contrat de travail ou l’exercice du droit d’alerte ;
- des faits relevant de la vie personnelle, sauf s’ils portent atteinte au fonctionnement de l’entreprise.
Insuffisance de résultats et insuffisance professionnelle : quelle différence ?
Ces deux notions sont parfois confondues, mais juridiquement distinctes.
- L’insuffisance de résultats ne constitue une cause réelle et sérieuse de licenciement que si elle résulte d’un manquement imputable au salarié, et non d’objectifs irréalistes ou de circonstances externes. Il appartient au juge, en cas de litige, de déterminer s’il s’agit d’une faute ou d’une insuffisance non fautive.
- L’insuffisance professionnelle, quant à elle, renvoie à une inaptitude à exercer les fonctions, en raison d’un manque de compétences techniques, de méthode ou de résultats. Elle peut être évoquée sans qu’aucune faute ne soit reprochée, à condition de s’appuyer sur des éléments concrets et vérifiables.
Conclusion et appel à l’action
La typologie du licenciement a des conséquences juridiques importantes, notamment en matière de procédure, de préavis ou d’indemnisation. Une bonne compréhension de ces distinctions est essentielle pour sécuriser toute décision de rupture du contrat de travail.
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FAQ
Quelle est la différence entre licenciement disciplinaire et non disciplinaire ?
Le licenciement disciplinaire est fondé sur une faute du salarié, tandis que le licenciement non disciplinaire repose sur une cause personnelle sans comportement fautif (inaptitude, absences, etc.).
Un salarié peut-il être licencié pour insuffisance de résultats ?
Oui, mais uniquement si cette insuffisance est imputable au salarié et qu’elle ne résulte pas d’objectifs irréalistes ou de circonstances extérieures.
La vie personnelle peut-elle justifier un licenciement ?
En principe non, sauf si elle crée un trouble objectif dans l’entreprise ou si elle contrevient à une obligation contractuelle.
Quelles garanties conventionnelles peuvent exister avant un licenciement ?
Certaines conventions collectives imposent, par exemple, un entretien préalable pour examiner des solutions avant tout licenciement pour insuffisance de résultats.
Quels comportements ne peuvent jamais être sanctionnés ?
L’exercice du droit de grève, de la liberté d’expression (hors abus), ou encore l’alerte éthique ou environnementale ne peuvent faire l’objet de sanctions disciplinaires.
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